Préserver une forêt des Comores
Défendre un patrimoine végétal et limiter la déforestation liée à la culture d’une fleur iconique, l'Ylang-Ylang
L'Ylang-Ylang, une fleur pour changer les choses
La forêt des Comores en sursit
Aux Comores, sur l’île d’Anjouan, les arbres disparaissent à grande vitesse. La distillation de l’Ylang-Ylang est une des causes majeures de cette déforestation : on en tire de précieuses huiles essentielles. À ce rythme, d’ici une quinzaine d’années, la forêt et une bonne partie de la biodiversité de cet écosystème de l’océan Indien auront disparu.
Le pilier de notre action ? Rendre l’exploitation de l’Ylang-Ylang plus durable et sensibiliser les populations locales à l’importance de préserver la biodiversité.
Replanter et brûler moins
Il s’agit tout d’abord de former les acteurs locaux de la filière Ylang-Ylang à adopter de meilleures pratiques et à replanter des arbres, pour une gestion plus durable de la forêt.
En complément, il faut réduire la consommation de bois qu’implique la distillation de l’Ylang-Ylang. Car l’activité se fait grâce au feu : pour distiller, on coupe énormément de bois ! A chaque distillation, c’est 910 kg de bois non séché qui partent en fumée.
Nous avons rejoint la réponse portée par l’association Initiative Développement en soutenant leur projet : équiper les distillateurs de foyers plus économes en bois appelés UDAF (Unité de Distillation à Foyer Econome). Avec eux, 50 % à 70 % du bois économisé !
C'est autant d’arbres qui ne seront pas prélevés à la forêt : l’équivalent de 45 tonnes de bois, soit 25 Manguiers adultes épargnés chaque année.
Voir la vidéo "Ylang-Ylang : Protéger"
Cananga odorata (Lam.) Hook.f. & Thomson
(Famille : Annonaceae)
C’est au cœur de l’océan Indien, sur l’île d’Anjouan aux Comores que pousse cet arbre tropical.
Cette fleur mythique au parfum envoûtant est cultivée pour son huile essentielle incontournable en parfumerie et constitue une des premières sources de revenus économiques de cette région très pauvre.
Voir la vidéo "Ylang-Ylang : Focus botanique"
Mieux comprendre l’Ylang-Ylang
Pour protéger le monde végétal, il est important de le connaître. Aux Comores, l’Ylang-Ylang tient un rôle clef dans la végétation, mais aussi dans l’économie, à travers sa culture. Mais celle-ci reste peu maîtrisée et on en sait assez peu sur la façon dont son économie s’articule avec le système agroforestier.
Notre action aux Comores possède donc un second objectif : explorer.
Comment ? En tentant de mieux comprendre le rôle clé de l’Ylang-Ylang dans le système agroforestier pour améliorer les pratiques agricoles et la qualité des fleurs. Pour cela, place à un partenariat avec une spécialiste des Comores et de l’Ylang-Ylang venant d’AgrosParisTech. Son principe ? Des études menées sur place par des étudiants ingénieurs agronomes.
Voir la vidéo "Ylang-Ylang : Explorer"
Faire connaître l’arbre et sa fleur
S’il faut comprendre l’Ylang-Ylang pour mieux le préserver, il faut aussi en parler. Le troisième volet de notre mission est donc éducatif.
Notre objectif : faire connaître aux jeunes comoriens le patrimoine végétal et son rôle afin de le protéger.
Pour cela, les énergies de plusieurs partenaires convergent pour produire un livret pédagogique et une exposition itinérante qui circulera sur les 3 îles, des expositions et des interventions dans les écoles proches des lieux de production de fleur d’ylang-ylang. Au total, 2000 enfants participeront aux ateliers et recevront le livret.
Voir la vidéo "Ylang-Ylang : Transmettre"