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Le Lin et la médecine

Le Lin et la médecine

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Plantes médicinales
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Description du lin

Linum usitatissimum L.

(Famille : Linacees)

Le lin est une plante annuelle herbacée pouvant atteindre 60 a 80 cm. Sa tige dressee et fibreuse se ramifie en forme de corymbe. Elle porte des feuilles alternes épaisses, simples, entières, linéaires a lancéolées. L'inflorescence est une cyme ou une grappe terminale lache qui se manifeste entre juin et aout. Les fleurs bleues sont herma-phrodites, solitaires, portees par un pedoncule dresse et allonge. Les fruits sont des capsules a cinq loges contenant une dizaine de graines au maximum. Les graines, d'un brun plus ou moins intense, sont ovales, lenticulaires, longues de 4 a 6 mm, pointues a une des extremites, lisses et luisantes. Elles sont recoltees avant leur chute qui a lieu, sinon en fin d'ete, en debut d'automne.

L’utilisation du lin en médecine

L’utilisation du lin en médecine remonte à des temps antiques.

Pline l’Ancien, dans sa volumineuse Histoire naturelle datée du premier siècle de notre ère, répertorie une trentaine de médicaments à base de graines de lin. Ils font toujours partie des pharmacopées traditionnelles chinoise et ayurvédique.

Les préconisations des auteurs antiques, puis des médecins jusqu’au XVIIIe siècle, sont nombreuses et variées mais on peut noter que, dès l’Antiquité, "tout est dit". On sait que le lin vaut en médecine pour l’huile qu’on tire de l’amande de ses graines et pour le mucilage présent dans leur tégument. On a cerné ses deux principaux usages, encore d’actualité de nos jours : le lin est à la fois un puissant émollient, il calme les inflammations et il est employé autant en usage externe qu’interne.

Dioscoride, au premier siècle de notre ère, indique que les graines cuites dans du miel, de l’huile et de l’eau ramollissent "toutes les inflammations du dedans et du dehors". La décoction de graines de lin "fait vider les excrémens du ventre".

Reprenant les propos de Pline, des auteurs comme Daléchamps apprennent que "la farine de ceste graine incorporée avec du nitre, ou sel, ou cendre sert grandement à mollifier les muscles, les nerfs, les jointures… Avec des figues, elle fait venir les apostumes [abcès] à maturité". Elle traite les hémorroïdes "et tous les accidens du fondement, les crevasses…". Mélangée à de l’eau de rose ou de nénuphar, l’huile guérit les brûlures.

 

Le lin, plante très anciennement cultivée, était déjà bien connue et parfaitement décrite par les auteurs antiques, repris au Moyen Âge et dans les siècles qui ont suivi.

 

Dans les pratiques traditionnelles des siècles derniers, les infusions de graines de lin, prises en gargarisme ou en collyre, étaient employées pour calmer les inflammations. Les sages-femmes s’en servaient pour lubrifier le passage lors de l’accouchement au moment de la présentation de la tête de l’enfant. En usage externe, les chirurgiens usaient de farine de lin en cataplasme pour calmer les inflammations et les brûlures de la peau. Administrés par voie interne, l’huile de lin et son mucilage ont, de tout temps, traité la constipation, apaisé les inflammations des organes internes, digestifs et urinaires. De nos jours encore, on utilise le lin pour soigner la constipation, les gastrites ainsi que le syndrome de l’intestin irritable, les cystites et les coliques néphrétiques.

 

Les infusions de graines de lin prises en gargarismes : autrefois un bon moyen pour lutter contre les inflammations de la gorge.

 

Pour les animaux aussi...

Les graines de lin cuites sont mélangées dans des préparations à base de céréales, trempées ou cuites, de foin, de son, de paille hachée, et quelquefois de mélasse ou de sirop de maïs. Cette préparation reconstituante, connue dans les écuries sous le nom de mash, est donnée aux chevaux pour calmer leur système digestif irrité par l’avoine, ainsi qu’aux juments après la mise bas pour les remettre en forme.

Les graines de lin servent de nourriture pour les bovins, auxquels elles donnent un poil brillant, ou de cataplasme pour soigner la gale. En usage interne, comme chez l’homme, on les administre pour soigner les coliques, les entérites et les cystites.

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