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Comment mangent les plantes carnivores ?

Introduction

Comme la majorité des espèces du règne végétal, les plantes carnivores puisent leurs ressources dans le sol, dans l’eau, dans la lumière, et pourtant, elles ont quelque chose en plus : les plantes carnivores se nourrissent aussi d’organismes animaux. Comment les capturent-elles ? Quelles sont leurs proies ? Retrouvez tout sur l’alimentation des plantes carnivores !

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Attirer, capturer, digérer : des techniques infaillibles

Toutes les espèces de plantes carnivores ont mis au point des techniques infaillibles pour parvenir à se nourrir dans des milieux souvent pauvres en nutriments : elles s’attaquent aux micro-organismes, aux insectes, voire même aux mammifères qui se laissent malencontreusement prendre au piège.

Qui sont les principales espèces de plantes carnivores ? Quels sont les pièges les plus spectaculaires ? Mâchoires de la Dionée, tentacules des Droséra et Népenthes mangeurs de mammifères : Entrez dans le monde des plantes carnivores !

Les techniques de capture des plantes carnivores peuvent être actives, semi-actives ou passives : tout dépend de l’action de la plante, qui peut attendre simplement que la proie ne puisse plus sortir du piège, comme les plantes usant de pièges à urnes, ou se refermer sur l’insecte, comme les plantes à piège à loup. Certaines plantes carnivores sont semi-actives, c’est le cas des pièges à glu : une fois l’insecte collé par le mucilage, la plante va refermer sa feuille pour mieux enserrer l’insecte, puis le digérer.

Quel que soit le piège mis en place, la plante carnivore sait se faire stratège pour attraper sa proie. Du leurre olfactif et visuel à la capture, elle sait chasser presque comme un animal. Seule la digestion de la proie pourrait faire la différence : non pourvue d’un système digestif, elles parviennent toutefois à assimiler les éléments nutritifs de leurs proies, grâce à leur piège même, suivant différent processus. Comment les plantes carnivores digèrent-elles leurs proie ?

La nourriture des plantes carnivores

Le piège des plantes carnivores nous fascine, leur régime alimentaire aussi !

Dans la nature, le milieu des plantes carnivores leur procure des nutriments essentiels à leur survie et à leur croissance : azote, potassium et phosphore pour le principal apport. Elles puisent ces éléments dans le sol acide dans lequel elle pousse, ainsi que dans l’eau qui l’entoure.

Mais parfois, cet apport ne suffit pas. Loin de se contenter des éléments nutritifs de leur milieu, les plantes carnivores doivent trouver plus de nutriments : les insectes, les micro-organismes, les protozoaires ou même de petits rongeurs ou batraciens qui s’aventurent de trop près sont un bon complément. Qu’est-ce que mangent les plantes carnivores ? Chaque espèce a son propre régime alimentaire et les protéines animales ingérées sont un apport non négligeable, surtout pour l’azote qu’elles contiennent.

Ces besoins supplémentaires restent toutefois minimes. On se représente souvent les plantes carnivores comme de grandes dévoreuses de viande : il n’en est rien et cette idée reçue est parfois la cause d’erreurs dans la culture des plantes carnivores.

Comme dans leur milieu naturel, les plantes carnivores de culture n’ont que peu de besoins : dans un substrat bien équilibré, avec suffisamment d’humidité et de chaleur ambiante, la plante ne nécessitera que peu ou pas d’apports supplémentaires.

Rien ne sert de donner soi-même des proies à sa plante, sa santé pourrait bien en souffrir. Même si une plante cultivée en intérieur attrape beaucoup moins de proie qu’en extérieur, il se peut que celle-ci parvienne à capturer d’elle-même un insecte qui passe par là : il faut la laisser faire sans intervenir, les plantes carnivores aussi peuvent souffrir d’indigestion… Apprenez à connaître les besoins de vos plantes carnivores et à reconnaître les signes de bonne santé.

Comment savoir si votre plante carnivore est suffisamment nourrie ? quels sont les bons gestes pour bien la nourrir ? Avec quoi bien la nourrir ? Retrouvez comment bien nourrir une plante carnivore pour des plantations en bonne santé  

 

La technique du piège

Les plantes carnivores se nourrissent d’insectes, d’invertébrés, et parfois de petits mammifères. Pour attraper leurs proies, elles ont mis au point plusieurs techniques subtiles et efficaces : peu de chances d’en réchapper…

Pour se nourrir d’insectes, les différentes espèces de plantes carnivores utilisent différentes astuces : elles peuvent ainsi les attirer, les capturer et enfin les digérer. Avec des caractéristiques morphologiques particulières, les plantes carnivores mettent au point différents subterfuges. De forme spécifique, les feuilles vont piéger les insectes et non les fleurs ! Quelle que soit sa forme, le piège reste éloigné des fleurs : pour assurer sa reproduction, la plante carnivore a aussi besoin d’insectes vivants, assurant la pollinisation. L’insecte pollinisateur ne doit pas se retrouver piégé ! La plante carnivore sait sélectionner ses proies. Parmi les pièges utilisés par la plante, on retrouve :

  • Les pièges actifs, impliquant un mouvement vif de la plante
  • Les pièges semi-actifs, où le mouvement est beaucoup plus lent
  • Les pièges passifs, lorsque la plante ne bouge pas.

 

Quels sont ces pièges ?

Les pièges à loup, ou à mâchoires

Le piège est constitué de feuilles formant une paire de mâchoires. De couleur rouge vif, et semés de glandes nectarifères, les deux lobes attirent une proie. Une fois posé sur la feuille, l’insecte est détecté par des petits cils, et les lobes se referment rapidement, comme une mâchoire ou un piège à loup. Bordés de dents qui s’entrecroisent, ils empêcheront l’insecte de s’enfuir. Les glandes situées à l’intérieur des lobes permettent quant à eux la digestion de la proie. On estime la vitesse de fermeture à 1/40e de seconde environ. La célèbre dionée, parmi les plantes carnivores les plus connues, se distingue par l’efficacité de son piège à loup.

Les pièges à glu ou à tentacule

En général passif, le piège à glu rappelle le papier « tue-mouches ». Parfois recouvertes de tentacules, les feuilles sont couvertes de petits poils collants ou « glanduleux » : ces derniers sont terminés par de petites glandes qui secrète du mucilage, un mucus adhésif, qui permet de coller les insectes. Ils sont ensuite digérés. La Drosera comme la grassette Pinguicula ont la particularité de replier leurs feuilles pour saisir l’insecte et le digérer. C’est un piège semi-actif.

Les pièges à urne

De forme très caractéristique, les feuilles de la plante se referment, soudées ou non, en cornet tubulaire. A l’entrée du tube se situe une glande nectarifère pour attirer la proie, qui une fois entrée dans le tube ne peut plus en sortir : la paroi de l’urne est visqueuse, ou couverte de poils dirigés vers le bas.

Au fond du piège, les proies se noient dans un liquide de digestion ou dans de l’eau, avant d’être digérées. Pour certaines espèces, les urnes sont pourvues d’opercules, d’autres sont équipées d’un trop-plein, pour éviter que les proies ne s’échappent en cas de débordement. Si la capture est passive, le piège ne manque pas de subtilités. Modèles du genre, les urnes du Nepenthes rajah peuvent mesurer jusqu’à 35 cm de haut pour 18 cm de large : de quoi attraper batraciens, souris et rats…

Les pièges à aspiration ou à succion

Ne fonctionnant qu’en milieu aquatique, le piège à succion est le propre de l’Utricularia, l’utriculaire. Sans racines, la plante est pourvue de minuscules tiges qui pousse hors sol, bien visibles, et dans l’eau ou dans le sol, non visibles. Sur ses tiges poussent les feuilles, dont certaines portent de petits utricules, sortes de petites outres.

A l’avant, l’urticule est ouverte par un orifice bordé de poils ramifiés. Certains commandent le déclanchement du piège, et d’autres guident la proie. Une fois la proie détectée, l’utricule s’ouvre et aspire l’eau et la proie, en moins d’1 / 500e de seconde. L’eau est ensuite expulsée, et la proie peut être digérée. On considère que c’est le piège le plus sophistiqué que l’on trouve parmi les plantes carnivores.

Les pièges à nasse

Le genre Genlisea a mis au point un piège bien particulier, pour capturer les protozoaires de l’eau. Souterraines, dans la boue ou dans l’eau, ses feuilles transformées prennent la forme de fourches.

En générant un flux d’eau, la plante parvient à guider les proies vers les bras de la fourche, spiralés, creux, et couverts de poils. La proie ne peut s’échappée et est guidée vers là où convergent les bras de la fourche, dans une chambre de digestion. Les techniques et les proies sont nombreuses et variées…

 

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