Causes et conséquences de la déforestation

Les arbres et forêts soutiennent des écosystèmes entiers. Ils sont des habitats pour de nombreuses espèces, des ressources inestimables pour nos vies, et des remparts contre des évènements climatiques de plus en plus dramatiques.

La déforestation et le déboisement sont des pressions directes sur les sols, accentuant les risques d’érosion, de désertification et, en cascade, nous rendant plus vulnérables au changement climatique et aux maladies.

Les causes de la déforestation

Chaque année 25 millions d’hectares de forêt disparaissent, soit l’équivalent de la surface de la Grèce*. Les arbres et les forêts assurent des fonctions essentielles à la vie sur Terre, sous Terre  et même dans les mers. Ils abritent 80% des espèces d’amphibiens, 75% des oiseaux et 65% des mammifères. Ils retiennent 662 milliards de tonnes de carbone, soit la moitié du stock de la planète.

Mais le rôle des arbres et des forêts dépasse la « simple » lutte contre le changement climatique. Ils fournissent nourriture et médicaments, participent à la fertilisation des sols et aident au bon remplissage des nappes d’eau souterraines. L’exploitation forestière pour le bois de chauffage, l’agriculture ou la production de papier représente chaque année un marché de près de 600 milliards de dollars. Mais si les arbres et forêts nous sont si indispensables, qui sont les responsables de leur perte ?

- L’agriculture : la raison de 80% de la déforestation sur la planète, on déboise pour faire de la place à des cultures toujours plus intensives ou des pâturages qui ne s’embarrassent pas de la biodiversité. Soja au Brésil, palmiers à huile en Indonésie, hévéas au Cambodge, les forêts disparaissent par centaines d’hectares pour laisser la place à ces mono-productions gigantesques qui alimentent le monde entier, de manière directe ou indirecte. Le soja est par exemple principalement cultivé pour nourrir le bétail. L’huile de palme est, elle, encore très présente dans de très nombreux produits alimentaires industriels.

- L’artificialisation des espaces forestiers : barrages hydroélectriques, réseaux de transport, infrastructures de communication, zones d’habitation, de commerce ou d’industrie, les raisons sont nombreuses pour abattre des parcelles entières.

- Le marché du bois : utilisé pour la construction, le chauffage ou la production de papier, le bois est une ressource de premier plan. 4 milliards de m3 sont prélevés chaque année dans le monde selon la FAO mais seulement 12% des forêts mondiales à vocation de produire du bois font l’objet d’une certification de gestion durable. On estime à entre 50 et 150 milliards de dollars le marché illégal du bois dans le monde ; un phénomène qui nous concerne tous puisque selon le WWF 23% des produits forestiers importés en Europe étaient présumés d’origine illégale en 2010. La France se plaçait 6e de ces pays importateurs de bois ou produits du bois illégaux en Europe.

*Global Forest Watch, FAO. 2022. In Brief to The State of the World’s Forests 2022

Les conséquences de la déforestation

Destruction des habitats naturels

Des arbres et forêts dépendent près de 80% des espèces terrestres. Ils fournissent habitat, nourriture, protection contre les prédateurs ou les phénomènes climatiques. Ce sont des écosystèmes extrêmement riches aux interdépendances précieuses. Et elles ne soutiennent pas que des espèces animales ou végétales : bon nombre de populations humaines autochtones dépendent de la forêt pour survivre, qu’elle soit leur habitat direct ou leur source principale de subsistance.

Aggravation des catastrophes naturelles et du changement climatique

Les racines des arbres et le couvert forestier stabilisent le sol et lui assurent une résistance essentielle en cas d’évènement météorologique majeur. En l’absence d’arbres, plus rien ne retient la terre, et les glissements de terrain, coulées de boue, avalanches, crues soudaines, sont désastreuses. Les arbres protègent aussi du vent et permettent d’atténuer les effets des passages des cyclones ou fortes tempêtes ; c’est notamment le rôle des mangroves dans les milieux côtiers.

Les arbres jouent un rôle crucial dans le cycle de l’eau et la régulation des températures : ils aident non seulement à capter l’eau de pluie pour reconstituer les nappes phréatiques, mais ils participent aussi au phénomène de condensation, assurant une bonne répartition de l’humidité. En leur absence, ces cycles sont perturbés et les phénomènes de sécheresse sont aggravés.

Les arbres avec les océans sont les plus importants puits de carbone dont nous disposons. En captant du CO2 pour la photosynthèse, ils aident à freiner les effets du changement climatique. Sans les arbres et forêts il nous sera impossible de maintenir la hausse des températures en dessous de 1,5°C d’ici la fin du siècle, ce qui aura des conséquences désastreuses pour toutes les formes de vie, nous les premiers.

Exposition accrue aux maladies

La forêt a longtemps été un rempart contre les incursions massives de l’Homme dans les milieux naturels. Avec la déforestation et le déboisement, les rencontres entre espèces se font de plus en plus fréquentes, et ce n’est pas nécessairement une bonne chose. Poussées hors de leur habitat naturel, ces animaux sauvages et leur pathogènes entrent en contact avec l’Homme ou des espèces domestiquées. Le résultat : des zoonoses, ces maladies qui sont le résultat de pathogènes ayant « sauté » d’une espèce animale à l’Homme. Elles sont aujourd’hui responsables de 60% des maladies selon l’OMS, et le point d’origine des plus grandes épidémies.

Appauvrissement des sols

L’absence d’arbres sur une zone qui en était peuplée laisse les sols exposés aux intempéries, notamment aux pluies. Sans avoir besoin d’être diluviennes, les chutes d’eau emportent avec elles tous les nutriments contenus dans le sol. Résultat : les sols se retrouvent dépourvus des précieux composants qui leur permettraient de nourrir des plantes et de soutenir une biodiversité végétale. Ils sont alors plus vulnérables, notamment aux phénomènes de sécheresse, que la présence de plantes permet d’endiguer. Dans les régions cultivées, les arbres permettent aussi de protéger les cultures en « amortissant » l’eau de pluie avant qu’elle n’arrive au niveau du sol.