Semer et cultiver des plantes mellifères
Activité à animer en classe. Des semis pour attirer les pollinisateurs, la mise en place d’une action concrète de sauvegarde de la biodiversité.
Objectifs pédagogiques :
Mettre en place une action en faveur de la biodiversité, rappeler les stratégies de reproduction des plantes à fleurs, réinvestir les connaissances sur un exemple d’interrelation animal/végétal, expérimenter, argumenter, et mettre à l’essai plusieurs pistes de solutions, exprimer et exploiter les résultats d’une recherche en utilisant un vocabulaire scientifique.
Comment animer la séance :
- Se procurer des sachets de graines issues de l’agriculture biologique pour 4 espèces : Bleuet, Bourrache, Soucis, Chrysanthème comestible. Se rapprocher de jardineries, services espaces verts de la commune ou d’associations.
- Présenter le projet de semis de plantes mellifères et après avoir lu les informations contenues sur l’affiche « Semons des plantes mellifères », rechercher collectivement les bénéfices de cette action pour la protection de la biodiversité et le rôle des pollinisateurs dans les écosystèmes (poster « les fleurs que nous allons semer »)
- Mettre en place des échanges collectifs pour s’interroger sur les observations qui vont avoir lieu : comment noter ou dessiner ce qui va se passer, doit-on avoir un repère temps, comment rechercher les meilleures conditions pour les semis (luminosité, chaleur, arrosage).
- Avec le poster « conseil de semis », faire des observations des graines sèches puis se demander comment cela va se passer quand la graine va grandir. Mettre en place des protocoles différents de germination avec quelques graines en faisant varier lumière, chaleur, eau et terre.
- Une fois que les plantes seront suffisamment grandes, ce seront toutes les interactions avec des insectes pollinisateurs qui devront être observées. Faire une recherche préalable sur les insectes pollinisateurs afin d’aider à leur reconnaissance sur le terrain. Voici quelques questions qui pourront les guider : quels insectes vont sur quelle variété ? Les insectes butinent-ils toujours aux mêmes moments d’une journée ? Combien de temps restent-ils sur une fleur ? Combien de fleurs visitent- ils ? En combien de temps ?... Différencier les auxiliaires (chrysopes, syrphes, coccinelles...) des pollinisateurs (abeilles, papillons...).
- Au terme de ce travail, proposer aux élèves de résumer l’activité sur une affiche qu’ils devront créer afin de faire passer le message de l’importance des plantes mellifères vers leurs familles et les autres classes.
Conseils pour les semis :
- La période : Un semis en automne permet de garantir la floraison des 4 plantes avant les vacances d’été (sous réserve de bien protéger des gelées en hiver). Dans les régions où le climat est doux, il est possible de débuter le semis en mars pour assurer une floraison avant les vacances d’été. Si le semis se fait de début avril à mi-mai, la floraison se fera de juin à août selon les variétés. Quoiqu’il en soit, il peut arriver que certaines graines ne germent pas, ou que des fleurs n’apparaissent pas, et cela fait aussi partie de l’apprentissage...
- Le contenant : Selon les possibilités, les semis peuvent être faits dans de petits godets, pour être repiqués ensuite dans des pots plus grands ou des bacs en extérieur (30-50 cm de profondeur), voire directement en pleine terre au printemps. La quantité de graines fournie dans un sachet permet en général de couvrir plus de 5m2. Pour une culture en pot sur tout le cycle de la plante, prévoir une profondeur minimale de 15-20cm, et bien adapter la taille du pot à la taille finale de la plante (par exemple le souci est beaucoup plus petit que le plant de bourrache). NB. Sur la bourrache, on peut encore élargir les espacements entre les graines (8 cm) et entre les rangs (40 cm).
- La terre : Idéalement, utiliser du terreau de plantation « pots ou fleurs » classique pour remplir le bac ou le pot, avec une fine couche de terreau de semis sur le dessus (qui recouvrira légèrement les graines semées). Si possible éviter les terreaux contenant du compost, car les mouches de terreau entraineront une fonte des semis.
- Variantes possibles : Il est possible de mélanger les variétés sur un même rang ou dans un même pot, mais penser à bien étiqueter chaque semis pour se rappeler où a été semée chaque variété. Si la reconnaissance est aisée une fois la fleur arrivée, elle est plus complexe au moment des premières pousses et feuilles.
Un peu de théorie :
Une abeille sauvage butine jusqu’à 5 000 fleurs par jour et une abeille domestique environ 3 000. Une colonie d’abeilles dépend des apports en nectar et en pollen. Si ces derniers viennent à manquer, les abeilles souffrent de malnutrition et leur vie est en danger. Il est donc important que la nourriture soit variée et de qualité. Or, la biodiversité végétale des espaces naturels se dégrade et l’utilisation des pesticides détruit les colonies d’insectes pollinisateurs. De lourdes pertes ont été constatées chez les populations d’abeilles à miel élevées par les apiculteurs dans les ruches mais les plus importantes concernent les abeilles sauvages. Une étude publiée dans la revue PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America) estime qu’entre 1 et 2% des insectes disparaissent chaque année de la Planète. Il apparaît que le rythme de disparition des insectes est bien plus élevé que celui des autres animaux. Il serait 8 fois plus rapide que celui des mammifères, des oiseaux et des reptiles. Dans 100 ans, tous les insectes pourraient avoir disparu de la surface du globe.
Télécharger les posters de l’activité
À imprimer : Paysage - Couleur - A3 minimum
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